Notre manifeste pour une communauté nourricière apprenante fondée sur les échanges d’expériences et l’entraide !
Une plateforme collaborative pour un renouveau des activités nourricières en Nouvelle-Aquitaine
En 7 points,
- Des activités nourricières…
- Faciliter les échanges et l’accueil…
- Un projet ancré dans l’éducation populaire…
- Enregistrer les activités d’entraide…
- Développer les coopérations autour des agricultures nourricières…
- Militer pour une nouvelle évaluation de la capacité nourricière…
- Une réponse positive face au changement climatique…
Des activités nourricières…

Dont les pierres angulaires sont la connaissance et l’entraide
Pour renforcer la capacité nourricière du territoire
Le projet Kiwano a pour vocation de faire vivre et de transmettre toutes les connaissances utiles pour produire une alimentation locale à destination d’une consommation locale, quel que soit le milieu où l’on se trouve (urbain, péri-urbain, rural) et quels que soient les moyens dont on dispose.
Nous voulons libérer l’accès aux savoirs et aux savoir-faire et mettre l’art de “produire et de préparer la nourriture” à la portée de toutes et tous, avec un objectif d’autonomie accompagnée.
Notre défi : s’engager aux côtés des porteurs et porteuses de projets en agriculture nourricière, pour relever ce défi de produire de l’alimentation ici et maintenant, au fil des saisons, pour le territoire !
Le portail Kiwano accueille et soutien, par la formation et l’entraide, toutes les initiatives individuelles et collectives en faveur d’une production agricole diversifiée et écologique, tournée d’abord vers la satisfaction des besoins alimentaires locaux, notamment inspirées par l’agro-écologie et la permaculture..
Le portail kiwano ouvre sur l’ensemble des activités contribuant à la fonction nourricière dans le temps et dans l’espace. Dans le temps parce que la préparation d’un terrain des années avant une mise en production doit selon nous être prise en compte, de la même manière que les étapes de transformation d’un produit pour aboutir à des denrées prêtes à être consommées. Dans l’espace car un lieu de production bénéficie souvent de services rendus par des processus se déroulant en même temps dans d’autres lieux, en lien avec la biodiversité agricole ou le cycle de l’eau par exemple.
Les activités nourricières sont rendues possibles par un ensemble d’interactions, et plus précisément par un ensemble de coopérations, orientées vers l’obtention du résultat attendu, à savoir la disponibilité d’une offre alimentaire à l’échelle locale, diversifiée et régulière, accessible et suffisante. Le portail kiwano s’intéresse en premier lieu au partage des connaissances indispensables pour développer les activités nourricières à l’échelle régionale en Nouvelle-Aquitaine, et en second lieu à l’entraide au sein des communautés apprenantes locales, c’est à dire l’échange de biens et de services. Notre objectif est ainsi de faire en sorte qu’il y ait le plus possible d’interactions utiles et de coopérations réussies grâce aux fonctionnalités et aux membres du portail collaboratif.
Nous proposons les services du portail Kiwano à toutes les personnes désireuses de développer leur propre capacité nourricière, quel que soit leur point de départ, avec cette motivation pour leur réussite personnelle (« j’apprends et je développe mon activité ! »), celle de leur communauté d’entraide et enfin celle du territoire auquel elles sont attachées. L’ambition du portail Kiwano est de donner aux personnes et aux collectifs qui le souhaitent les moyens de mesurer leur contribution à la capacité nourricière du territoire et les moyens de le faire savoir et de faire reconnaître cette contribution.
Faciliter les échanges et l’accueil…

En s’appuyant sur le relationnel dans les collectifs,
et sur des collaborations en ligne, dans le cadre d’une transition digitale éthique et responsable
Le portail Kiwano est ouvert à toutes les personnes à la recherche d’échanges de connaissances et de possibilités d’entraide. Or, la région Nouvelle-Aquitaine est grande et compte de nombreux terroirs ne subissant pas de la même manière les effets du changement climatique. C’est pourquoi nous voulons faciliter la mise en relation de personnes à des échelles géographiques pertinentes pour elles. Le portail Kiwano est ainsi tournée vers la création de communautés locales au service de la formation et de l’entraide. Des associations et des collectifs déjà engagés sur leur territoire pour le développement des activités nourricières sont donc les bienvenues : il s’agit de renforcer leur dynamique et d’augmenter le nombre d’interactions entre leurs membres.
Le portail Kiwano a pour vocation d’accueillir de nouvelles personnes et de faciliter les mises en relation reposant sur le partage de connaissances et l’entraide. Pour l’échange de services et l’organisation de chantiers collectifs, la relation de confiance est un préalable important, aussi le relais assuré par des temps collectifs (même en réunions à distance) et des rencontres lors d’événements publics est indispensable.
Le portail Kiwano mise sur cette alternance entre du temps passé à des collaborations en ligne et des liens tissés lors de rencontres physiques. La participation aux échanges sur le portail Kiwano apportent des bénéfices et nous sommes conscients que l’ensemble de la chaîne informatique sur laquelle elle repose génèrent des consommations et des effets négatifs sur l’environnement. La pertinence d’un outil collaboratif en ligne doit donc être vérifiée au départ et régulièrement avec une approche coûts – bénéfices que nous mettons au point. Parallèlement, le volet éthique nous semble primordial : nous nous engageons à ne pas développer de modèle économique caché de type “si c’est gratuit, c’est toi le produit !”. Les données personnelles collectées sur le portail Kiwano sont strictement protégées. Vis-à-vis de collectifs constitués, par exemple les associations de Nouvelle-Aquitaine œuvrant dans le sens du développement de l’agriculture nourricière, nous nous interdisons de mener des actions de désintermédiation consistant à contourner l’association pour favoriser des relations directes entre le portail et leurs membres.
Un projet ancré dans l’éducation populaire…

Pour rendre accessible la connaissance, diversifier et amplifier la formation et développer le pouvoir d’agir
En 2025 nous voulons ouvrir grand l’accès aux connaissances nourricières de base au plus grand nombre de personnes. Nous pensons que nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses à ressentir profondément ce besoin impérieux de lever les freins pour répondre à cette question cruciale : « comment être capable de nourrir les personnes autour de moi, avec la perspective d’en faire mon activité et de faire croître la capacité nourricière de mon territoire ? ».
Pour autant, il ne s’agit pas de lire tous les livres et de vouloir tout savoir, ce qui serait un objectif inatteignable. Ce que nous voulons c’est nous donner un point de départ ensemble et la possibilité de faire du chemin en rendant possible et facile la formation de pair à pair, nourrie par les expériences de chacun et chacune, les échanges d’observations et d’avis sur les bonnes pratiques.
Le portail Kiwano veut offrir le meilleur environnement au développement du pouvoir d’agir des personnes dans le champ des activités nourricières (même pratiquées à petite échelle), en facilitant d’abord la participation.
Enregistrer les activités d’entraide…

Pour favoriser les ententes et valoriser les coopérations,
avec une monnaie complémentaire, le kiwano
Les effets positifs de l’entraide, lorsqu’ils sont identifiés et mesurables, méritent d’être enregistrés et valorisés pour le compte des personnes qui pratiquent cette entraide. Lorsque des utilisateurs et utilisatrices du portail Kiwano le souhaitent, ils peuvent enregistrer en kiwano (l’unité de compte, ou monnaie complémentaire) la valeur de leur contribution, et des kiwanos peuvent leur être attribués par les animateurs du portail pour marquer leurs participations.
En première approche, cette comptabilité en kiwano trouve son sens dans l’objectif de convivialité du portail. Mais il s’agit aussi de prendre et de tenir cet engagement sur la durée : les activités d’entraide, aussi désintéressées soient-elles, gagnent à être rendues visibles au sein de la communauté, et même au-delà dans certaines conditions. Nous pensons d’abord aux membres privilégiant la réciprocité dans leurs échanges de biens et de services. L’équilibre entre le temps qu’ils donneront et le temps qu’ils recevront sur l’année peut être une attente légitime de leur part. Ils trouveront sur le portail les personnes prenant le même engagement qu’elles : « je viendrai te donner un coup de main sur ta ferme une journée et en échange tu viendras chez moi pour une aide équivalente ».
Pour une reconnaissance de l’entraide nourricière et de toutes celles et tous ceux qui la pratiquent
Parce qu’au moins une partie de ces activités d’entraide doivent être rendues visibles au même titre que les temps de bénévolat…

Par ailleurs, nous proposons que des collectifs aient la possibilité de rendre compte, par exemple à l’échelle d’une année, de l’importance qualitative et quantitative des activités d’entraide qui se seront déroulées entre leurs membres. A partir d’une analyse fine de la nature de ses activités, des effets positifs sur les plans économiques, sociaux et environnementaux pourront être montrés.
Le fil directeur du portail reste donc le suivant : lorsque les échanges et l’entraide renforcent la capacité nourricière d’une personne, d’un lieu, d’un collectif, d’un territoire, cela doit pouvoir être reconnu.
Développer les coopérations autour des agricultures nourricières…

Pour résoudre la question du delta (∆) de prix avec des échanges de services
Dans le contexte économique actuel, lorsque des personnes et des structures de l’agriculture nourricière cherchent à commercialiser leurs produits, elles doivent se rendre à l’évidence que des prix rémunérateurs pour elles se situent à un niveau plus élevé que les prix du marché habituellement pratiqués dans les circuits de commercialisation classiques. A défaut de pouvoir se positionner exclusivement sur un marché de niche, le revenu devient le facteur limitant du développement de l’agriculture nourricière, à cause de ce fameux delta (∆) de prix.
Si la question de la rémunération des initiatives s’inscrivant dans la transition nourricière doit être argumentée et portée à l’échelle nationale, force est de reconnaître que nous ne voyons pas encore de perspective de dénouement favorable à court terme. La solution réside donc dans les coopérations entre acteurs (pour réduire le ∆) et dans la relation de confiance avec le consommateur (qui prendra à sa charge une partie du ∆).
Nous souhaitons donc intégrer cette vision dans les engagements de départ du portail Kiwano : si nous nous en donnons les moyens, il sera possible de soutenir l’agriculture nourricière par des coopérations bénéfiques permettant d’économiser des charges et de mutualiser des moyens, les efforts des acteurs de la transition nourricière pourront être reconnus et rétribués, les termes de la confiance avec les consommateurs pourront être consolidés afin que les produits et services fournis soient rémunérés de façon équitable.
Nous ajoutons ce volet au manifeste Kiwano et nous apportons cette précision à ce qui précède : le revenu consécutif à la vente de productions et de services de peut pas être la seule forme de rémunération de l’agriculture nourricière. Les effets positifs non marchands doivent également être pris en compte à l’avenir. A titre d’exemple, la personne ou la structure qui consacre deux ans à remettre en culture une terre de façon écologique doit pouvoir faire reconnaître la valeur de sa contribution à l’agriculture nourricière même si ces deux années se sont avérées improductives en kilogrammes de légumes.
Militer pour une nouvelle évaluation de la capacité nourricière…

Pour donner toute son importance à l’effort de préparation
Pour mettre en regard les impacts écologiques d’un système et sa capacité à fournir de l’alimentation aux habitants
En dépit des initiatives pour quantifier les besoins alimentaires d’un territoire et les comparer aux sources alimentaires disponibles, les méthodologies utilisées actuellement ne permettent pas de reconnaître et valoriser les activités nourricières, ni de fixer un cap pour leur développement. Comme nous l’avons déjà exprimé dans ce manifeste, les activités nourricières à prendre en compte ne se limitent pas à une unité de temps et d’espace quand et où la production est constatée. De plus, il y a plusieurs façon d’interpréter la valeur alimentaire de 300 000 litres de lait produits par un élevage laitier du territoire, surtout si dans les faits cette production est exportée vers une laiterie se trouvant à 500 km de là.
Nous préconisons que ce qui alimente un nouveau mode de calcul de la capacité nourricière d’un territoire soit fondé d’une part sur la fourniture réelle d’aliments à l’échelle locale (tels les légumes proposés au marché par la maraîcher) et d’autre part sur l’ensemble des mécanismes et des contributions rendant cette fourniture possible (par exemple la gestion de l’eau concertée à l’échelle du bassin dont dépend la production du maraîcher).
Les méthodes actuelles d’évaluation environnementale des systèmes nourriciers ne nous semblent pas en mesure de valoriser certains efforts de l’agriculture nourricière. Sans vouloir aborder le débat dans sa complexité dans le cadre de ce manifeste, nous voulons simplement relever qu’à l’heure actuelle, les systèmes peu productifs en quantité et générant peu d’impacts environnementaux peuvent apparaître comme moins vertueux sur le plan écologique que des systèmes très productifs mais fortement consommateurs de ressources. La question de la capacité de ces différents systèmes à fournir une production locale et consommable localement doit maintenant être amenée au cœur de l’évaluation environnementale. Tandis que le maraîcher livre “à sa porte” des produits utilisables directement, la ferme laitière a besoin d’une logistique et d’une succession d’opérations industrielles considérables pour que nous ayons in fine de quoi nourrir les habitants.
Une réponse positive face au changement climatique…

En mettant l’observation au cœur des pratiques nourricières
Faire en sorte que les activités nourricières soient une réponse positive face à la menace sur la biodiversité et face au changement climatique
Au sein de la communauté apprenante du portail Kiwano, nous nous fixons comme priorité d’être solidaire face au changement climatique et à l’ensemble des changements écologiques. Cela se concrétise par le suivi et l’observation, et par le partage de tout ce qui est perçu : chacun chacune peut contribuer en relevant tel événement météorologique, tel événement du cycle des végétaux ou des animaux. Le Vivant est notre principal centre d’intérêt et nous ne serons plus seuls à nous inquiéter de l’apparition de telle maladie ou de tel insecte, à rechercher les bonnes variétés adaptées aux nouvelles conditions estivales auxquelles nous sommes confrontés…
Nous pouvons nous engager sur la voie des sciences participatives, tournées vers le sol, les plantes, les animaux, dans un écosystème global en pleine transformation. Le portail Kiwano peut s’équiper progressivement des outils d’enregistrement, de cartographie, de mise en commun et d’analyse des observations. C’est une source d’informations capitale pour la communauté apprenante. La mobilisation collective pour la prise en compte des changements déjà à l’œuvre autour de nous doit se faire entendre dans la formation continue, toujours plus adaptée aux besoins des activités nourricières et participative grâce à l’éclairage qu’apporte celles et ceux qui les pratiquent.
Nous allons nous entraider à faire les adaptations nécessaires et faire grandir notre capacité à préserver le vivant.
En développant une intelligence collective d’adaptation aux changements environnementaux et à la préservation du vivant !
